Valeur trendy des nouveaux rois

Publié le par On Shore

20081207-louis_xiv_of_france.jpg

Il fut un temps où seule la terre avait de la valeur. C’était : « Dis-moi combien d’hectares tu possèdes et je te dirais qui tu es. » A cette époque, le souverain récompensait, de sa loyauté et de sa souplesse du bassin, celui qui honorait son autorité et la servait. Un monde dans lequel le sel était davantage (pré)réservé que le vin.

La terre offerte prenait la forme de domaines et son étendue donnait reconnaissance et titre(s). En 2010, même si beaucoup cherchent encore reconnaissance auprès de la République et de la Nation, aujourd’hui reines en exercice, la terre fait un retour en grâce chez les ambitieux... Le luxe, c’est l’espace !

Et certains vont le chercher bien en dehors de nos champs hexagonaux : en Ukraine, en Afrique ou en Russie. Les parcelles françaises étant trop étroites pour répondre aux enjeux désormais planétaires. Et puis, les titres de noblesse ne séduisent plus dans une époque où chacun ne voit qu’un titre : celui d’être le roi.

« Je suis le roi ! Le ROI ! LE ROI ! »

Le roi du pétrole. Le roi d’Hollywood. Le roi de la presse. Le roi des médias, etc... Tout le monde veut s’asseoir sur le toit du monde et contempler l’agitation fourmillante du bas, tout en prenant de grandes bouffées d’air frais.

Ceci n’est ni une dénonciation ni une désolation. C’est un fait et tout le monde court après, y compris moi. Le tout reste de trouver dans quelles disciplines concourir, selon son poids, son talent et son degré de cynisme.

Après le vintage - tendance pour consommateurs romantiques- voici la renaissance du Moyen Age.

Ainsi, on voit poindre et se développer le grand retour de l’or, la crise est passée par là. Les économies ont fondu et que reste-t-il à fondre ? De l’or ! La broche bien moche de tatie, les bijoux de mamie et quelques dents précieuses qui, une fois « colgatées », pourront s’avérer très intéressantes à vendre. Peut-être, sans le savoir, croiserez-vous un jour votre ex-dent, transformée en chaîne de pied, sur une autre. Espérons alors que la cheville vaille le coup d’œil et que la démarche de la dame soit élégante.

 

index-economie-agroalimentaire-534641.jpgBientôt 12, puis 14 et enfin 15 milliards de ventres à nourrir, vers 2050. N’attendez pas ! Gentes damoiseaux et damoiselles (la modernité permet en effet aux filles de se positionner), achetez des terres en Ukraine, comme Beigbeider (ex-Poweoïste), ou en Ethiopie, comme les Indiens, ou au Cameroun, comme les Chinois. Les Chinois et les Indiens nous ont beaucoup copiés, serait-ce idiot d’inverser la tendance. Copieur de Chinois ou d’Indiens, voilà une activité d’avenir qui nous forcerait un peu plus à prendre la route de l’Orient, un peu comme…au Moyen Age.

Toutefois, si vous tentez l’aventure, au premier feu tournez à droite (comme les chinois je vous dis), sous peine de contracter le syndrome Christophe Colomb et de vous retrouver sur une plage BP d’un vieux –jeune pays appelé Etats-Unis. Quoique la Chine s’est accaparée aussi quelques terres agricoles au Canada. Ils ont raison, comme toujours, car sur 15 milliards, combien de Chinois ? Ainsi, eux aussi ont su bien calculer leur propre ROI*.

 

*Return On Investment.

Publié dans Brèves Off Shore

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article