La peine de mort condamnée à mort ?

Publié le par On Shore

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La Chine, même si elle est devenue une place forte de l’économie mondiale, n’est pas encore tout à fait une super puissance. Certes, le dynamisme et la force de son marché intérieur, ajoutés à ses capacités propres à exporter, en font encore et toujours la grande baudroie capitalistique de demain. Certes également, chaque jour qui passe nous montre qu’elle talonne le Japon et qu’elle supplante les vieilles puissances européennes.

Mais quelques vieux archaïsmes limitent son développement, surtout pour ce qui concerne la Chine en tant que place financière. Evidemment, elle peut peser de tout son poids sur les places étrangères et notamment les Etats-Unis. Mais à voir que dans sa modernité naissante il reste quelques vestiges rédhibitoires aux investisseurs, n’est pas se voiler la face et signifie aussi que sa marge de progression est aussi envieuse qu’elle n’est enviée. Parmi ces vestiges : les banques illégales existant par- delà les (trop) grandes provinces, les systèmes de crédit parallèles ou encore les escroqueries financières et corruptions de toutes sortes. Tout cela existe aussi dans toutes les autres économies, mais dans une mesure moindre et avec des organes de contrôle plus efficients.

En revanche, ce qui pénalise véritablement la Chine, c’est la peur. La peur de son système judiciaire et des sanctions qui l’accompagnent. La peine de mort pouvant être requise pour les délits financiers, il devenait urgent, au gré des volontés d’investissements étrangers (et donc d’apports de devises), de remédier au problème, sous peine de geler les plus réfractaires. Alors, si les délits financiers resteront sévèrement punis et si près d’une cinquantaine de crimes et délits seront toujours passibles de peines létales, la délinquance financière va voir le degré des sanctions sérieusement se refroidir. On peut toujours jaser sur le fait qu’il est cynique de voir seulement s’alléger les lois et les sanctions pour le monde financier. Mais ne pas être cynique et vouloir évoluer dans la sphère financière pourrait être déjà un délit, non ?

Et puis la suppression de la peine de mort, où et chez qui elle soit, reste aussi un baromètre des progrès d’un peuple. Et c’est sûrement cela le plus important, tant pour les humanistes que pour les cynico-financiers prêts à investir.

Publié dans Brèves Off Shore

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